Visite princière

Un homme s'avançait le long d'une des ruelles sombres menant au bar bien connu de la société nocturne : le Mylord. Un long manteau noir recouvrant sa silhouette fine aux épaules développées, l'inconnu stoppa sa marche devant la porte d'entrée du bar et posa un regard dur à travers ses lunettes de soleil sur le videur qui se tenait tel une statue gardienne d'un temple.
Ce dernier reconnut aussitôt la personne qui se dressait face à lui et le laissa passer après l'avoir saluer avec respect.
Lucius de Terreneuve approuva cette attitude stricte et sérieuse. Trop de choses partaient en chaos dans son royaume pour qu'il tolère une quelconque négligence pouvant nuire à sa réputation au sein d'un établissement dont il était propriétaire. Malgré sa naïveté et son ego parfois dérangeant, Charles Colas gérait avec compétence ce bar dont la renommée se portait à merveille en faisant peu cas d'une sévère concurrence. Sans même adressé un signe de tête au barman, Lucius s'installa à la table qui lui était réserver et attendit à son aise que Charles vienne à sa rencontre. Nul doute que son personnel allait l'avertir de la présence d'un tel invité.

Intolérable...

Agacé par l'absence de Charles Colas, Le Prince se leva et se dirigea vers la sortie d'un pas furibond. Nul n'osa lui barrer la route...

Manoir Terreneuve

Rentrant tout juste à moto, il vit partie à l'angle de la rue la voiture princière, surpris, il alla voir ses employés. On l'informa que le prince était venu au bar et qu'il désirait surement s'entretenir avec le jeune vampire, mais que hélas, il s'en était parti avant son retour.
Montant dans son bureau, il prit le temps de se changer et appela sa majesté sur son téléphone privé, espérant que le prince ne prenne pas mal son absence et qu'il accepterait de lui répondre.

Une odeur infâme se répandit peu à peu dans le Mylord, déclenchant des murmures mécontents de la part des rares clients. Une mince silhouette vétue de noir jaillit des ombres et se dirigea vers une des tables sur laquelle elle posa une poupée chauve et inquiétante.

- Vous voyez mademoiselle Lily ? Nous serons bien reçus ici. N'avez plus peur. Monsieur Colas est très gentil même s'il est timide.

Après s'être assis avec nonchalance, le Duc du clan Nosferatu siffla en direction du bar.

- Un verre de sang frais et des bonbons pour mademoiselle Lily !

Se frottant les mains en anticipant le plaisir de savourer un bon verre d'hémoglobine, l'inquiétant personnage se mit à fredonner une mélopée de mauvais augure.

A peine était-il dans les escaliers qu'une odeur se faufila à travers le passage dérobé. Faisant demi-tour, Charles avait bien compris ce qui se passait dans son établissement, sortant à la hâte, il remarqua vite son invité, intercepta le serveur, lui prit le plateau des mains et se dirigeant vers son visiteur, il lui adressa la parole de façon souriante et faussement aimable:

Cher Duc, que me vaut le plaisir de cette visite ? Cela faisait longtemps que vous ne nous aviez pas accordé le plaisir de votre présence. Je vous invite dans mes cartier, comprenez que des humains viennent en ces lieux et pour des raisons de discrétion allons-nous entretenir en privé.

Sur ses gardes le jeune vampire se tenait prêt à esquiver les habituelles tentatives de "câlin" du duc.

- c'est intolérable... C'est... une... offense...

Le duc Nosferatu se leva avec lenteur et pourfendit Charles Colas de son regard courroucé malgré l'épais voile qui recouvrait ses traits. D'un geste furieux, le duc brandit sa poupée sous le nez du gérant des lieux.

- Vous n'avez pas saluer mademoiselle Lily ! Elle est toute triste à cause de vous !

Passant de la furie aux larmes, le duc se mit à bercer l'affreuse poupée en lui susurrant des mots doux et d'apaisement. Après de longues minutes de pareil traitement, le duc tourna de nouveau le regard vers Charles Colas et lui lança d'un ton étrangement neutre et sérieux.

- Je vous suis. De toute façon, l'affaire dont je dois vous entretenir ne doit pas être débattue en privé.

D’abord surpris, une fois la cause de la colère du nosfé passé, Mr.Colas eu un large sourire, et sortant de sa poche un paquet de bonbon, il le tendit vers le duc:

Point le besoin de saluer cette demoiselle par la parole, sa puissance est telle, et son charisme si grand, qu'il suffit de la voir pour penser à elle et la saluer dans nos pensées. Je suis sur qu'elle peut l'avoir entendu. Il me semble que vous avez commandez ceci

Il lui mit le paquet de bonbon sur la table et repris

Avec les compliments de la maison, maintenant, si voulez bien me suivre

Et il se dirigea vers l’accès à son bureau.

Une voix honnie et goguenarde s'éleva dès l'entrée des deux hommes dans le bureau de Colas.

- Tout de même, vous voici ! Certes, je suis immortel mais l'ennui ne m'épargne pas pour autant. Cela faisait un petit moment que je n'avais pas eu le loisir de vous parlez à tous les deux.

Toujours muni de son sourire inquiétant et bien trop large, l'esprit du pentacle se dirigea vers le duc nosferatu.

- Comment se porte notre chère mademoiselle Lily ? Et vous... Charles ? J'ai été étonné de ne pas vous voir présent parmi les clones de vos chers amis Fellington, Marcus et consort. A ce propos, j'aurais peut être quelques informations succulentes pour vous. M'accorderez vous un instant de votre temps si précieux ? profitons en pendant que votre prince n'est pas là pour vous aboyer dessus comme il en a l'habitude.

La simple vue de cette étrange créature suffit à faire pousser un hurlement suraïgu au duc.

- MADEMOISELLE LILYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY !!!!!!

Aussitôt, il se volatilisa en un éclair. Les ombres l'avalèrent littéralement et Charles Colas se retrouva seul face au fantôme inquiétant.
Une étrange odeur de souffre envahi la pièce alors que la température venait de chuter d'un coup.

Ce diable de duc était aussi insaisissable que le vent. Mais qu'importe. L'esprit du pentacle n'était pas le genre d'individu ou d'être à se lasser d'une bonne traque. En attendant, il devait s'occuper de son autre interlocuteur dont l'arrogance à son égard l'amusa au plus haut point.
Par pur défi, l'esprit pris place sur la chaise et de manière étrange s'en trouva presque tangible.

- Allons, allons... Charles. Tout a un prix, vous le savez bien. Vous ne m'appréciez pas et c'est bien dommage car je peux vous être d'une aide précieuse. J'ai assister à toute la mésaventure des clones de vos compagnons d'infortune habituels. Et je suis persuadé que votre cher prince tout puissant en ignore les principaux aspects. Allons droit au but.

L'esprit du pentacle se releva et se dirigea vers Charles Colas. En un instant, la luminosité ambiante fut comme aspirée par sa silhouette.

- Je veux la tête des Bontemps. Dites moi le contraire si bon vous chante mais Lucius en veut autant. Nous avons donc un objectif commun. Etes vous prêt à en entendre davantage ?